Pour la première fois depuis 2019, des dirigeants du monde entier se sont réunis à Vienne pour faire face à l’aggravation de la crise mondiale de la drogue et discuter des réformes potentielles du système international de contrôle des drogues. L’événement, qui s’est déroulé les 14 et 15 mars 2024, a vu une coalition de 60 pays menée par la Colombie exiger des changements significatifs au cadre existant qui est resté en place depuis l’époque tristement célèbre de la « guerre contre la drogue ».
Le président colombien appelle à une réforme du système
Dans son discours d’ouverture, le président colombien Gustavo Petro a qualifié le système international actuel d' »anachronique et indolent ». Dans le même temps, Volker Türk, responsable des droits de l’homme aux Nations unies, a appelé à un « changement transformateur de la politique mondiale en matière de drogues ». Cet appel à l’action souligne le consensus croissant parmi les dirigeants mondiaux sur le fait que les politiques dépassées ne sont plus efficaces pour traiter les problèmes généralisés liés à la drogue qui continuent d’affliger d’innombrables communautés à travers le monde.
Un document politique édulcoré
Malgré ces appels pressants à la réforme, les États membres ont finalement adopté une version diluée du document politique à mettre en œuvre dans leurs pays respectifs. Selon les critiques, cet accord édulcoré ne permet pas d’évaluer correctement les progrès réalisés jusqu’à présent, de reconnaître véritablement les lacunes de l’approche de la « guerre contre la drogue » ou de plaider en faveur de changements significatifs essentiels pour lutter contre la crise mondiale de la drogue.
Ann Fordham, directrice exécutive de l’International Drug Policy Consortium, a exprimé sa déception face à ce résultat, soulignant que des centaines de milliers de personnes continuent de mourir chaque année en raison de politiques néfastes qui restent largement ignorées.
Participation de haut niveau à l’événement de la Commission des stupéfiants des Nations unies
Le segment de haut niveau de la Commission des stupéfiants des Nations unies, qui s’est tenu à Vienne, a vu la participation de plusieurs personnalités, dont le secrétaire d’État américain Anthony Blinken, le représentant du département d’État David Choquehuanca, la vice-présidente de l’Union européenne Ylva Johansson, le commissaire européen aux affaires intérieures Volker Turk et le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Leur présence souligne l ‘importance accordée à la réévaluation d’un système de politique antidrogue apparemment dépassé qui ne répond plus à l’objectif visé.
Déclaration conjointe de la Colombie
Au cours de l’événement, des représentants de la Colombie ont fait une déclaration commune au nom de 60 pays en faveur d’une révision du système international de contrôle des drogues. Ce nouvel appel à l’action témoigne de la frustration croissante des nations face à une crise qui semble s’aggraver avec le temps malgré les nombreuses tentatives d’intervention.
Espoirs de progrès et de réformes à venir
Bien que les résultats de l’événement de cette année n’aient pas été à la hauteur des espérances, ils témoignent d ‘un changement de perspective prometteur parmi les dirigeants mondiaux, qui sont désormais plus enclins à reconnaître la gravité de la crise mondiale de la drogue et à explorer d’autres approches pour y remédier.
Les politiques actuelles sont un échec pour les populations du monde entier, car des vies continuent d’être perdues et des communautés déchirées en raison de la négligence, de la criminalisation et de l’inefficacité des méthodes d’application de la loi.
Perspectives d’avenir : Perspectives de changement
Le soutien massif dont bénéficient les appels à la réforme lancés cette année offre à la communauté internationale une occasion unique de s’unir pour repenser et redéfinir la manière dont les politiques antidrogue sont conçues et mises en œuvre à l’échelle mondiale.
Les gouvernements étant de plus en plus pressés d’agir, les discussions futures sur la politique antidrogue mondiale prendront probablement en compte les leçons tirées des échecs passés et s’efforceront d’intégrer des stratégies plus nuancées, fondées sur des données probantes et axées sur le succès à long terme.
Un tournant dans la politique internationale de lutte contre la drogue
La réunion des dirigeants mondiaux à Vienne marque un moment important dans la lutte contre le problème mondial de la drogue. Il indique clairement que l’approche traditionnelle de la « guerre contre la drogue » n’est plus efficace et qu’elle doit être reconsidérée, voire carrément transformée.
Si l’issue des futures négociations reste incertaine, une chose est sûre : le changement doit intervenir rapidement et de manière décisive si nous voulons protéger la vie, les droits et le bien-être des millions de personnes touchées par cette crise dévastatrice.