Malte renforce sa réglementation sur le cannabis pour lutter contre le marché noir

Malte fait progresser sa politique en matière de cannabis, en explorant la possibilité de réglementer la consommation sur place et d'améliorer la variété des produits, tout en s'attaquant aux problèmes du marché noir et en cherchant à normaliser la consommation légale de cannabis.

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Malta Strengthens Cannabis Regulations to Curb Black Market

Trois ans après être devenue la première nation européenne à légaliser la possession et la culture du cannabis, Malte continue d’explorer les moyens de renforcer la réglementation et de lutter contre le marché noir. Le directeur général de l’Autorité pour l’usage responsable du cannabis (ARUC), Joey Reno Vella, évoque les projets à venir et les efforts en cours dans une interview accordée au Times of Malta.

Associations agréées et consommation sur place

La loi actuelle n’autorise la consommation de cannabis que dans les résidences privées, ce qui a donné lieu à des discussions sur la possibilité d’offrir d’autres options sûres. L’ARUC envisage d’autoriser la consommation sur place dans les associations agréées, afin d’offrir aux consommateurs un environnement contrôlé, loin des espaces publics, des mineurs et des personnes sensibles à l’odeur.

Cette initiative contribue à réduire la consommation illégale dans la rue en offrant aux membres un endroit sûr pour consommer du cannabis en toute légalité. Les données relatives aux membres de l’association montrent que les marchés illicites sont de plus en plus délaissés au profit d’environnements réglementés offrant des produits de qualité contrôlée.

Relever les défis du marché noir

Malgré des progrès significatifs, le marché noir reste actif. Cependant, les licences accordées par l’ARUC à de nouvelles associations indiquent une tendance prometteuse vers des sources qualifiées et réglementées. Ces associations proposent des produits rigoureusement testés pour détecter toute contamination, ce qui garantit la sécurité des utilisateurs.

À l’avenir, il est prévu d’élargir la gamme de produits de cannabis disponibles par l’intermédiaire des associations. Actuellement, le cannabis séché est la principale option, mais il existe une demande de résine et de produits comestibles de la part des consommateurs. Avant que ces produits puissent être introduits, l’ARUC doit se conformer à la réglementation en matière de sécurité alimentaire et surmonter d’autres obstacles bureaucratiques.

Contrôle de la qualité et élargissement des options

L’un des principaux objectifs de l’ARUC est de fournir des produits de cannabis propres et sûrs, exempts de substances nocives que l’on trouve souvent sur le marché noir. En introduisant des formes supplémentaires telles que la résine de cannabis et potentiellement les edibles, l’ARUC vise à mieux répondre aux préférences des consommateurs tout en maintenant des normes de sécurité élevées.

Toutefois, la mise en œuvre de ces changements implique un examen minutieux des lois existantes et des nouveaux amendements potentiels. Par exemple, les edibles posent des problèmes spécifiques en raison des lois strictes sur la sécurité alimentaire, ce qui nécessite une préparation minutieuse avant toute proposition législative.

S’attaquer aux stigmates sociaux et à l’application de la loi

La consommation de cannabis en public reste limitée par rapport à des substances comme l’alcool et le tabac, ce qui suscite des débats sur la stigmatisation sociale. Des appels en faveur de zones fumeurs désignées pour tous les types de matériaux ont été lancés afin de créer un système plus équitable et de normaliser la consommation de cannabis.

M. Vella a insisté sur la nécessité de remettre en question les attitudes dépassées à l’égard des odeurs de cannabis par rapport à la fumée de tabac. Il suggère que la création de zones désignées pour les fumeurs pourrait contribuer à réduire les perceptions négatives et à intégrer le cannabis de manière plus transparente dans les normes sociétales.

Restrictions et comparaisons

Les associations de cannabis imposent des limites strictes à la consommation quotidienne et mensuelle afin d’éviter les abus, contrairement aux bars où les limites de consommation d’alcool sont inexistantes. Cette approche souligne l’accès plus sain et contrôlé au cannabis dans le cadre réglementaire.

La comparaison de ces restrictions montre à quel point le cannabis bien réglementé peut servir sa base de consommateurs de manière responsable. Néanmoins, il est nécessaire de poursuivre les campagnes d’éducation et de sensibilisation du public pour changer les idées reçues et assurer une plus large acceptation.

L’ARUC entend également faire pression en faveur d’amendements juridiques qui protègent les consommateurs, comme le transport de produits à base de CBD à des fins médicales sans risque d’arrestation. Cette mesure permettrait de clarifier la distinction entre le THC psychoactif et le CBD non psychoactif, favorisant ainsi une utilisation éclairée.

L’interdiction récente de drogues de synthèse non réglementées commercialisées de manière trompeuse auprès des enfants témoigne de l’engagement de l’ARUC en faveur de la sécurité des consommateurs. Ces mesures reflètent la mission plus large de l’autorité, qui est de veiller à ce que seuls des produits du cannabis sûrs et réglementés soient accessibles.

Priorité à la protection de la jeunesse et à la santé

La protection des mineurs contre les risques d’exposition et de consommation est une autre priorité. En veillant à ce que les associations de cannabis soient situées loin des écoles et des garderies d’enfants, l’ARUC adhère à des lois de planification rigoureuses visant à assurer la sécurité des jeunes.

La santé reste une priorité, comme en témoigne la position de l’ARUC selon laquelle le moyen le plus sûr de consommer du cannabis est de ne pas en consommer du tout. Cette déclaration peut sembler contradictoire, mais elle souligne l’objectif de promouvoir une consommation responsable et d’atténuer les effets potentiels sur la santé.

De nouvelles associations continuent de recevoir l’autorisation d’exercer, élargissant ainsi le réseau d’espaces sûrs pour les consommateurs de cannabis. Ces organisations contribuent à la transition du marché noir en proposant des alternatives légitimes soumises à des évaluations strictes de la qualité.

Le nombre croissant de membres est le signe d’ une acceptation et d’une confiance accrues dans le marché réglementé du cannabis. Au fur et à mesure que l’ARUC reçoit des informations en retour, elle adapte ses stratégies pour répondre aux besoins des utilisateurs tout en respectant les normes réglementaires.

Un réseau en pleine expansion

L’augmentation du nombre d’associations enregistrées permet à un plus grand nombre d’utilisateurs d’accéder à des sources de cannabis fiables, ce qui réduit progressivement l’influence des fournisseurs illicites. Cette évolution témoigne d’un mouvement vigoureux vers un système réglementaire complet et harmonisé, bénéfique pour les usagers comme pour la société.

Les mesures proactives de l’ARUC témoignent de sa volonté d’améliorer continuellement le paysage du cannabis à Malte, en conciliant la liberté des consommateurs et le bien-être de la communauté.

Rita Ferreira

Rita Ferreira

Rita est une rédactrice chevronnée avec plus de cinq ans d'expérience, ayant collaboré avec des plateformes de renommée mondiale, telles que Forbes et Miister CBD. Sa connaissance approfondie des entreprises liées au chanvre et sa passion pour fournir des informations précises et concises la distinguent dans l'industrie. Les contributions de Rita permettent aux individus et aux entreprises de naviguer dans les complexités du monde du cannabis, et son travail reste une ressource précieuse pour ceux qui cherchent à comprendre plus en profondeur son potentiel.

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